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TEMPÊTE


Affiche de Tempête de Christian Duguay.

Réalisateur. Christian Duguay

Année de sortie. 2022

Genre. Drame

Origine. France

Durée. 109 minutes

Ma note. 9/20


Synopsis : Née dans le haras de ses parents, Zoé a grandi au milieu des chevaux et n’a qu’un rêve : devenir jockey ! Tempête, une pouliche qu’elle voit naître, va devenir son alter ego. Mais un soir d'orage, Tempête, affolée, renverse Zoé et vient briser son rêve. Elle va pourtant s’accrocher et tenter l'impossible pour renouer avec son destin. (source : AlloCiné)





Après Jappeloup, le réalisateur et directeur de la photographie Christian Duguay s’inspire d’un roman de Christophe Donner pour signer un nouveau film faisant la part belle aux chevaux. Pas de quoi hennir de plaisir cependant.

Marie (Mélanie Laurent) est vétérinaire, Philippe (Pio Marmaï) jockey. Ensemble, ils ont quitté leurs terres camarguaises pour reprendre un haras abandonné en Normandie dans le but d’élever des trotteurs et de les faire concourir dans des courses hippiques. C’est dans ce contexte que naît Zoé (incarnée à tour de rôle à trois âges différents par June Benard, Charlie Paulet et Carmen Kassovitz), leur première fille qui n’a qu’un rêve : devenir, elle aussi, jockey. Au cours d’un soir d’orage, alors que l’enfant veut prêter main forte à Sébastien (Kacey Mottet Klein), l’employé qui s’occupe des bêtes et ami de la famille, son destin est brisé par la pouliche née le même jour qu’elle et prénommée Tempête.

Tempête de Christian Duguay.

Philippe et Zoé (sont sur des chevaux). © Pathé Films



Une tempête dans un verre d'eau


Tentons de garder le semblant de suspens qui entoure cet événement tragique, car pour le reste, Tempête est un film cousu de fil blanc. Abordant le passage à l’âge adulte et la résilience face au drame, le long métrage coche toutes les cases d’une narration classique et déjà vue. À la suite de l’accident, Zoé entre dans le déni et rejette ses proches, avant, bien évidemment, de se reconstruire. En outre, les ficelles scénaristiques permettant à la jeune fille d’évoluer d’un état à l’autre sont bien souvent peu crédibles (prenez pour exemple la raison pour laquelle Zoé trouve son salut dans la natation) et n’explorent nullement la psyché de l’adolescente. De leur côté, les parents doivent jongler entre le trauma de leur enfant et une situation financière qui bat de l’aile, la faute à un investisseur étranger leur mettant la pression pour cause de mauvais résultats sportifs. Mais ce n’est pas sans compter sur la ténacité d’une famille soudée et téméraire…


Si la réalisation est maîtrisée, le jeu des interprètes convaincant et les scènes de courses hippiques immersives, on ne peut que s’ennuyer à deviner aisément chaque ressort narratif du métrage. De l’évolution programmatique de Zoé jusqu’à un épilogue aussi prévisible qu’invraisemblable, la facilité du récit empêche toute émotion de faire surface. Et ce ne sont pas les séquences oniriques de chevaux de Camargue virginaux galopant sur la plage au soleil couchant ou la bande-son aux violons tire-larmes qui y changeront grand-chose. Ainsi, avec sa date de sortie minutée (à quelques jours de Noël), Tempête semble donc plus miser sur l’engouement familial des fêtes de fin d’année que sur son originalité. Une bien triste stratégie.

Tempête de Christian Duguay.

© Pathé Films



Article paru le 14 décembre 2022 dans le n°891 de Ciné-Feuilles.

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