PORCO ROSSO
- Marvin Ancian
- 1 nov. 2023
- 2 min de lecture

Réalisateur. Hayao Miyazaki
Année de sortie. 1992
Genre. Animation, Aventure
Origine. Japon
Durée. 93 minutes
Ma note. 17/20
Synopsis : Dans l’entre-deux-guerres, en pleine montée du fascisme, quelque part en Italie, Marco Pagot, pilote hors-pair épris de liberté, est victime d’un sortilège. Il devient chasseur de prime, et établit son repaire sur une île déserte de l’Adriatique. Surnommé Porco Rosso par ses ennemis, les pirates de l’air et brigands de tout poil, il affronte les meilleurs aviateurs en duel aérien à bord de son splendide hydravion rouge. Guidé par le souvenir de ses compagnons d’armes et par son esprit de solidarité, il vole au secours des faibles et un jour rencontre l’amour. Mais
qui percera le secret de sa métamorphose ? (source : AlloCiné)
En Italie, durant l’entre-deux-guerres, un ancien pilote de l’armée royale italienne à l’apparence de porc sillonne l’Adriatique. Devenu chasseur de primes, il traque les pirates de l’air à bord de son flamboyant hydravion. Son nom : Porco Rosso.
Porco Rosso est le sixième long-métrage d’Hayao Miyazaki. Sorti en 1992 au Japon, il a fallu attendre l’été 1995 pour voir le cochon à l’hydravion rouge débarquer sur les écrans européens. Fils d’un constructeur aéronautique, le réalisateur a premièrement publié en 1989 trois bandes dessinées intitulées L’Ère des hydravions sur lesquelles se base le film. S’il n’est pas parmi les œuvres les plus réputées du maître (dont feraient partie Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro ou encore Le Château ambulant), le long-métrage démontre pourtant, lui aussi, toute la maestria du cinéaste.
Cela pourrait sembler comme une évidence, mais visuellement, tout d’abord, Porco Rosso est une petite splendeur d’animation. Des îles baignées de soleil survolées par le personnage principal aux panaches d’écume que son avion projette à chaque décollage ou amerrissage, le film est somptueux. Le sommet de cet émerveillement étant sans aucun doute une scène aérienne dans laquelle Marco (comme il se nommait lorsqu’il avait encore une apparence humaine) plane au-dessus d’une mer de nuages et découvre une nuée d’aviateurs morts au combat flottant tous dans la même direction. Magnifiquement onirique, mais également lourd de sens.

Aquaplaning garanti. © Studio Ghibli
Le rouge et le noir
Car le film, malgré sa beauté plastique et son humour omniprésent, se situe dans les années 1920, soit juste après la Première Guerre mondiale, dans une Italie dominée par le fascisme (Porco Rosso, littéralement porc rouge, n’est rien d’autre que le nom donné aux opposants du régime dictatorial). Dès lors, à la crique paradisiaque où vit Porco vient se confronter la rudesse de l’histoire. Un double niveau de lecture où la bonhommie des pirates de l’air tranche avec l’atrocité des combats et leurs conséquences. Mais si le long-métrage est certainement l’une des réalisations du cinéaste les plus ancrées dans le réel, il n’en reste pas moins d’une grande poésie renforçant d’autant plus sa dénonciation de l’absurdité de la guerre et du totalitarisme.
Avec son héros inspiré de Saint-Exupéry et ses personnages hauts en couleur (Fio, l’adolescente intrépide ; Gina, la patronne de l’hôtel Adriano ; ou encore Curtis, antagoniste pathétique mais finalement touchant), Porco Rosso fait office de chef-d’œuvre oublié dans la filmographie de Miyazaki. Une excellente raison pour le (re)découvrir.

© Studio Ghibli
Article paru le 1er novembre 2023 dans le n°910 de Ciné-Feuilles.
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