AMBULANCE
- Marvin Ancian
- 6 avr. 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 sept. 2022

Réalisateur. Michael Bay
Année de sortie. 2022
Genre. Thriller, Action
Origine. USA
Durée. 136 minutes
Ma note. 6/20
Synopsis : Will Sharp, un vétéran décoré fait appel à la seule personne indigne de confiance, son frère adoptif Danny pour trouver l’argent afin de couvrir les frais médicaux de sa femme. Ce dernier, un charismatique criminel au long cours, au lieu de lui donner de l’argent, lui propose un coup : le plus grand braquage de banque de l’histoire de Los Angeles : 32 millions de dollars. Will, prêt à tout pour sauver sa femme, accepte. Mais quand leur affaire prend un tour spectaculairement désastreux, les deux frères n’ont pas d’autre choix que de détourner une ambulance avec à son bord un vieux flic mortellement blessé et l’ambulancière Cam Thompson. Pendant la course poursuite infernale qui s’ensuit, Will et Danny vont devoir échapper aux forces de l’ordre surmotivées postées aux 4 coins de la ville, tenter de garder leurs otages en vie et éviter de s’entre tuer tout en exécutant l’évasion la plus spectaculaire que la ville de Los Angeles n’ait jamais vue.
(source : Allociné)
Le nouveau long métrage de Michael Bay (Bad Boys, Transformers) est le remake d’un film danois (Ambulancen). Et cette fois-ci encore, le réalisateur livre une œuvre, aussi survitaminée que lassante, dont lui seul a le secret.
À Los Angeles, Will (Yahya Abdul-Mateen) est un ancien militaire prêt à tout (même à passer des coups de fil à son assurance, c’est dire ?!) pour obtenir l’argent nécessaire aux soins de sa femme atteinte d’un cancer. Lorsqu’il fait appel à Danny (Jake Gyllenhaal), son truand de frère adoptif, ce dernier lui propose de réaliser le casse du siècle. Mais l’entreprise tourne au vinaigre et les deux zigues se retrouvent au volant d’une ambulance transportant un policier gravement blessé (dont les fuyards doivent empêcher la mort afin d’éviter d’encore plus importants problèmes) et Cam (Eiza González), une auxiliaire médicale.

Bad boys dans ambulance. © Universal Studios
Le récit étant posé (et ne comptant pas aller plus loin que ça), le film nous embarque dans deux fastidieuses heures d’une course-poursuite au montage nauséeux et au scénario à la vacuité abyssale. Et comme à son habitude, Michael Bay sort l’artillerie lourde: caméra à l’épaule au plus près de l’action, travelling convulsif à tout va et drones FPV. Si l’idée d’utiliser cette dernière technologie (qui permet un point de vue aérien à la première personne très immersif) n’est pas incohérente, elle est malheureusement mal exploitée. En effet, un plan ne semblant pas avoir le droit de durer plus de deux secondes, le procédé tombe complètement à plat et ne laisse pas apprécier l’effet grisant qu’il devrait procurer, donnant plutôt envie de prendre une dose supplémentaire de Motilium.
Ne pas tirer sur l'ambulance...
Sans surprise, le rythme effréné offre son lot de faux raccords et la lisibilité de ce qui se déroule sous nos yeux devient compromise. À l’action à outrance s’ajoutent quelques pointes d’humour (la scène des deux frères chantant en chœur alors qu’ils sont poursuivis par une horde de policiers est un summum de bêtise) qui viennent discréditer le semblant de tension que le film s’évertuait à installer. Pour exemple, une séquence risible où Cam - simple ambulancière, rappelons-le - effectue une opération chirurgicale extrêmement délicate (retirer une balle de la rate de ce pauvre policier qui préférerait certainement avoir passé l’arme à gauche avant même d’embarquer avec une telle bande de bras cassés) en étant guidée par des pontes de la médecine… par visioconférence.

Pas content ! © Universal Studios
Certes, d’aucuns diront que Michael Bay a mis quelque peu de côté sa misogynie notoire (le personnage de Cam, véritable héros de l’histoire comme en atteste le final inepte), ses explosions à tout va et ses ralentis qui donnent le mal de mer (qu’il réserve essentiellement pour son épilogue). Si le nivellement par le bas est un argument suffisant aux adorateurs du Bayhem (nom donné au style du réalisateur, contraction entre Bay et mayhem, soit chaos en anglais) pour aduler ce film, que grand bien leur fasse.
Article paru le 6 avril 2022 dans le n°876 de Ciné-Feuilles.
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