7. KOGUSTAKI MUCIZE
- Marvin Ancian
- 2 déc. 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 janv. 2022

Réalisateur. Mehmet Ada Öztekin
Année de sortie. 2019
Genre. Drame
Origine. Turquie
Durée. 132 minutes
Ma note. 4/20
Synopsis : Séparé de sa fille, un père avec un handicap mental doit prouver son innocence lorsqu’il est arrêté pour le meurtre d’une enfant. (source : AlloCiné)
C’est à reculons que je me suis décidé à regarder 7. Koğuştaki Mucize, film turc encensé par la critique (presse et spectateurs) et disponible sur Netflix. Tout paraissait trop beau et un mauvais pressentiment s’est rapidement installé … et a très vite été confirmé.
Dès les premières minutes, la mièvrerie est au rendez-vous. On y découvre Memo, berger souffrant d'un handicap mental et vivant dans la campagne turque avec sa fille, Ova. Accusé à tort de la mort de l’enfant d’un haut gradé de l’armée (les événements se déroulent lors du coup d’état turc de 1980), il se retrouve incarcéré. Dans un premier temps maltraité par ses comparses de cellule, ces brutes caricaturales vont se transformer en êtres magnanimes et devenir les protecteurs de Memo. L'absence totale de psychologie luit au zénith sous le soleil de la côte égéenne.

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. © Kinostar Filmverleih GmbH
Au secours !
Du point de vue narratif, la finesse est aux abonnés absents et chaque nouvelle ficelle du récit vient tisser un scénario plus que prévisible. Le dénouement (que je n’oserais nommer « twist ») met le coup de grâce à notre suspension d’incrédulité tellement il est capillotracté et offre un « happy end » nauséeux. Rien n’est à sauver, définitivement.
Mais la réalisation ou le jeu des acteurs parviendraient ils à rehausser le niveau ? Que nenni, c’est le vide intersidéral ! Les travellings pompeux sur les acteurs s’enchainent mettant uniquement en exergue leurs interprétation, au mieux moyenne, au pire désastreuse (la simple image du sourire d’Ova suffit à donner des remontées gastriques particulièrement désagréables). Autant dire que lorsqu’un personnage se sacrifie pour sauver Memo, étant donné que nous ne savons rien de lui et qu’il a passé l’entièreté du film assis sur son lit à ne pas décrocher un mot, comme on dit, ça nous en touche une sans faire bouger l’autre.

Et le démon pris possession de la petite Ova... (si seulement). © Kinostar Filmverleih GmbH
Jusqu'à la lie
Puis, survient le moment de grâce du mauvais goût. Une espèce de transition « luma fade » (digne de la plus éculée des vidéos de voyage) nous faisant basculer du mur de la prison au paysage extérieur représentant un arbre, soit disant symbolique. Ah, et si nous n'avions pas compris le message hautement subliminal, nous y avons droit plusieurs fois...

Pars, et ne reviens jamais. © Kinostar Filmverleih GmbH
S'il n'y a nul besoin d’épiloguer sur ce film abject, subsiste néanmoins la question de l'engouement qui l'entoure. Ou comment une oeuvre caricaturale au possible, sans une once de finesse, sombrant dans le pathos manichéen, parvient à satisfaire et convaincre le plus grand nombre ? La réponse n'est que tristesse, et par conséquent, comme beaucoup, j’ai pleuré … mais pas pour les mêmes raisons.
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